Notre-Dame-de-la-Nativité, à Girgols, affecte le
plan de l’antique cella, rectangulaire, à ceci près que, comme à
Lascelle et Saint-Cirgues-de-Jordanne, l’abside est circulaire à l’intérieur.
Tout nous rappelle d’ailleurs ces deux édifices et quelques autres
du Nord Aurillacois, Saint-Cernin, Saint-Rémy-de-Salers,
Laroquevieille et Marmanhac pour le portail, notamment. C’est
probablement la marque d’une même époque, peut-être des mêmes
ouvriers.
Le XVe
siècle, c’est un cas presque unique, n’a pas laissé de chapelles
latérales, et le plan de l’édifice n’a été que peu modifié
par l’adjonction plus récente d’une sacristie. Le
clocher
à peigne offre actuellement deux ouïes. Le clocher primitif, de
même style, en avait quatre et s’élevait au-dessus de l’arc
triomphal comme l’atteste, côté choeur, un trou dans la voûte par
où passait la corde. Au XVe siècle on a repris le
voûtement de la nef en ogives, puis encore au XIXe, où
les voûtes furent maladroitement abaissées. Les nervures, entre la
première et la seconde travée, retombent sur deux pilastres anciens.
La dernière travée, c’est-à-dire la première en entrant, n’a
conservé que le départ de ses nervures.
Le
choeur
rectangulaire voûté en berceau, terminé par une abside en cul de
four, s’ouvre par un arc triomphal saillant à double rouleau. Une
double arcade à gauche fait face à une baie ouverte sur le midi. Une
autre baie, axiale, éclaire l’abside. Six colonnettes à chapiteaux
nus soutiennent une arcature courant dans l’arrondi. Choeur et
abside enfin sont séparés par deux pilastres soutenant la retombée
du cul de four, en décrochement par rapport au berceau du choeur,
comme à Lascelle. Le tout est soigneusement appareillé.
Signalons à l’intérieur
la présence d’un bénitier XVe orné de têtes aux
angles, et d’un petit édicule en forme de chapelle qui pourrait
être un très vieux laraire où, à l’époque romaine, on
présentait les dieux protecteurs de la maisonnée.


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Le portail est l’élément de l’édifice le plus décoré. Trois
voussures en retrait reposent soit sur les contreforts, soit sur
deux colonnes à chapiteaux. Sous l’arc le plus extérieur
court un bandeau à billettes; les deux voussures suivantes sont
ornées de rainures et se terminent en boudins. Un bandeau à
billettes, porté par les chapiteaux, assure leur base. Le
chapiteau de gauche est sommairement décoré de volutes; celui
de droite présente sur chaque face une grosse palme.
L’église de Girgols était l’oratoire d’un prieuré dont on
sait qu’il fut rattaché, en 1252, à Aurillac. L’ensemble
est l’un des mieux conservés et l’un des plus purs de la
région. Le site de Girgols, enfin, vaut aussi le
coup d’oeil. |
A proximité : la chapelle de Fonbulin
Le bourg de Fonbulin,
qu’on trouvera un peu avant Girgols, sur la droite, abrite un monument
ruiné peu connu mais vénérable.
Le hameau est cité
en 1269 ; la
chapelle
pourrait dater de cette époque
et mélange le style roman au style gothique. L’ensemble
forme en plan un simple rectangle. Une petite nef séparée du chœur
par un arc triomphal plein cintre devait être voûtée de même, à en
juger par les restes de départs de voûte. Le chœur quant à lui
reçoit une croisée d’ogives ornée d’une clef à croix pattée. Le
portail enfin s’ouvre au Sud, surmonté d’un tympan gothique
présentant une crucifixion sommaire. Tout cet ensemble, hélas, est en
voie d’effondrement total, et s’approcher trop peut même être
dangereux.
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