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Sainte-Anastasie

 

L'église de Sainte-Anastasie est une construction originale, qui se distingue par sa nef à trois travées et ses absidioles empâtées.

 

 

 

 

 

Historique


 

L'église de Sainte-Anastasie est citée en 804 dans une charte de donation à Moissac. Léger et Adalberge, sa femme, donnent les églises Saint-Hilaire (le Moissac cantalien), sancta Lustazia (Sainte-Anastasie) et Saint-Saturnin de Valuéjols. Le vocable, peu courant, indique une grande ancienneté.

  Il faut croire que le don n’était que partiel, car en 1216 Durand Passero (ou Pothier) et sa femme Dalmatie abandonnent leurs droits sur l’église. L’abbé de Moissac, en échange, les considère comme donnés au prieuré de Bredons, de sorte qu’ils pourront s’y retirer et que leur fils pourra y être admis comme moine.

 

 

 

L'intérieur


 

L’édifice est une belle construction du XIIe siècle, qui multiplie les originalités : nef de trois travées, dont les deux dernières sont flanquées de chapelles latérales, débouchant sur un chœur-abside tréflé. L’abside principale est classique, mais dans chaque paroi du chœur deux absidioles empâtées ont été creusées, formant un plan unique en Haute-Auvergne. Abside comme absidioles sont invisibles de l’extérieur, où le mur droit règne partout. Côté chevet, une remarquable arcature établie dans un évidement du mur est totalement masquée par la sacristie moderne. Cinq arcs retombent sur six colonnettes à chapiteaux. Ce dernier élément, et le fait que l’abside circulaire soit enchâssée dans un chevet rectangulaire, rappellent Lascelle, au Nord-Est d’Aurillac.

  Le clocher-peigne et la façade Ouest, qu’il surmonte, sont des reconstructions plus récentes, de même que les deux dernières chapelles à l’Ouest, dans l’une desquelles est percé le portail méridional en style gothico-rustique. Les deux autres chapelles sont du XVe siècle. Des réfections importantes eurent lieu entre 1877 et 1886. Les murs de l’église furent surélevés d’un demi-mètre pour permettre la pose d’une nouvelle toiture. Pour le reste, tout est roman.

  L’arc triomphal forme une saillie considérable, avec ses trois rouleaux reposant sur six pilastres en retrait. Dans la nef, les piliers ont été raccourcis pour recevoir les nervures des voûtes d’ogives, mais chœur et abside ont conservé leurs voûtes originelles, en berceau pour le chœur, en cul-de-four pour l’abside.

Côté Sud du chœur, une petite baie romane, encadrée par des colonnettes, précède l’absidiole. Chacune de ces niches, qui sont ici de véritables petites chapelles latérales, est éclairée par une baie inscrite dans une arcature faisant légèrement saillie. Trois arcs au cintre un peu écrasé retombent sur quatre colonnes (certaines sont refaites).

  L’abside enfin est ouverte par un dernier doubleau au tracé brisé. Là encore six colonnes, dans l’arrondi, reçoivent des arcs et inscrivent trois fenêtres romanes. Tous les chapiteaux sont nus, c’est-à-dire simplement épannelés, ou vaguement décorés de feuilles d’angle. Le décor architectural est exclusif. Le doubleau de l’abside quant à lui repose sur des chapiteaux à section rectangulaire, qui sont en fait d’énormes tailloirs surhaussés.

   

 

 

L'extérieur


 

  A l’extérieur, sacristie et chapelles ont dénaturé l’ensemble. L’appareil roman est remarquable par sa régularité. Les murs latéraux du chevet, légèrement en retrait par rapport à ceux du chœur, recevaient chacun une belle fenêtre à colonnes et chapiteaux, éléments  disparus au Nord. Les baies, allongées vers le bas à une époque ultérieure, ne sont plus en rapport avec leur encadrement. Deux chapiteaux : têtes frustes aux angles ; serpents. Sur le tailloir du chapiteau de droite on lit les trois lettres “ MOV ”.

  La corniche est aujourd’hui surbaissée ; elle est soutenue par de petits modillons : enroulements, damiers, atlante, tête de vache, tête de cerf stylisée ( ?), faces humaines et chien rongeant un os, symbole que nous avons maintes fois rencontré. 

L’arcature du chevet peut se voir du premier étage de la sacristie. Un chapiteau présente des têtes d’angle semblables à celles de la fenêtre de l’abside. Un autre montre une tête originale, disposée horizontalement et comme écrasée entre la colonne et l’arc : l’architecture ici a décidé du motif, et le sculpteur s’est amusé à en tirer parti.

  Malgré les adjonctions modernes et la route qui la frôle, l’église de Sainte-Anastasie est donc particulièrement attachante.

 

 

 

 

 

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