Les Cerfs de Brageac
Avec
cette image de cerfs buvant non dans une coupe, comme l’avait
cru Rochemonteix, mais dans le creux d’un arbre,
nous éprouvons une difficulté d’interprétation
particulière : les cerfs, comme ailleurs les brebis, les
lions, les serpents, sont-ils bibliques ou profanes ? S’agit-il
de l’animal du Psaume 41 : “ comme le cerf altéré
aspire après les eaux vives, ainsi mon âme, après toi,
Seigneur ” ? Ou bien tout simplement de l’animal de
nos forêts ? Bien malin qui peut le dire.
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Le sacrifice
d’Abraham
La vision étonnante du
sacrifice d’Abraham, dans l’église de Jou-sous-Monjou,
est presque l’unique illustration biblique de l’arrondissement
d’Aurillac. Abraham s’apprête à sacrifier Isaac, ainsi que
Dieu le lui a commandé, mais l’ange intervient au dernier
moment et empêche le couteau de retomber sur le malheureux. Non
loin, sur le tailloir, une inscription précise : “ soyez
donc saints parce que moi je suis saint ”, phrase tirée de
Lévitique 19, 2, reprise dans la première épître de saint
Pierre 1, 16.
On comprend difficilement la présence, à proximité
immédiate de la citation, d’un Onan caractéristique accompagné de
têtes coupées brandies à bout de bras, à quoi s’ajoute un
personnage sauvage tenant d’une main une lance et de l’autre un
cor. Serait-ce les résidus de paganisme qu’il nous faut encore
extirper avant d’atteindre la sainteté ? La scène de
Jou-sous-Monjou mêle donc une référence très claire à la Bible et
une illustration non moins claire de l’ancien paganisme.
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Il n’y a pas beaucoup plus de sculptures explicitement
religieuses dans les arrondissements de Mauriac et d’Aurillac. Le
tympan de Mauriac bien sûr, qui montre l’Ascension du Christ, et le
porche d’Ydes avec l’Annonciation d’un côté, Daniel dans la
fosse aux lions de l’autre. Certaines scènes restent trop
imprécises. Le chapiteau du “ mariage de la Vierge ”
par exemple, à Brezons, ne serait-il pas une image de banquet tout
profane ?
Arrêtons donc ici le catalogue (non exhaustif) des thèmes
religieux.
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