On
retrouve le style de ces sculptures à Saint-Santin-Cantalès en quatre
exemplaires, sur le mur Nord du chœur, et en deux exemplaires déposés,
à Maurs, et plus du tout ailleurs en Cantal. Cela suffit à établir la
présence à Aurillac d’un atelier de sculpture responsable de
l’ensemble de ces chapiteaux, et en effet Maurs et Saint-Santin,
à l’époque, dépendaient de l’abbaye de saint Géraud. Cela ne
signifie pas pour autant que les sculpteurs de cet atelier aient été spécialement
auvergnats. On retrouve au contraire leur faire si caractéristique en
Rouergue et dans le Lot, à Conques d’abord, sur le portail Nord, et
encore à Varen, Ségur, Saint-Grégoire-de-Séverac, Vailhourles, pour ne
citer que quelques exemples. Bessuejouls en Aveyron conserve un linteau en
bâtière (porte Sud de l’escalier) et un autel roman typiquement “ aurillacois ”,
etc.
C’est donc vers le Sud que l’atelier d’Aurillac s’est
développé, ou bien encore c’est du Sud qu’il venait, mais
dans un cas comme dans l’autre nous sortons de la sphère d’influence
de l’Auvergne. Il s’agit d’un atelier original qui en pleine révolution
artistique conserve un goût archaïsant pour l’entrelacs. L’absence
de sculptures animées, présentes pourtant à Conques à la même époque,
relève dès lors d’un refus délibéré plutôt que d’une méconnaissance
de ce qui se produisait ailleurs. De cela on peut inférer que nos
sculpteurs étaient des clercs possédant une véritable doctrine
artistico-théologique, car des artisans laïcs, semble-t-il,
auraient eu plus de chances de suivre la mode.
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